Délocalisation et relocalisation des entreprises en France

Source : Cercle K2

https://cercle-k2.fr/etudes/delocalisation-et-relocalisation-des-entreprises-en-france

Introduction

Le sujet de la délocalisation et de la relocalisation des entreprises notamment industrielles en France fait débat depuis plusieurs années. Nous avons voulu, par cette tribune, réaliser un état des lieux en nous appuyant sur des chiffres tangibles et donner quelques perspectives. Nous devons, par la même, nous interroger sur notre responsabilité en tant que citoyens, industriels ou politiques.

« La nature crée peu d’hommes courageux, l’industrie et l’entraînement en font beaucoup. » Machiavel

Conclusion et perspectives : rôle et devoirs des parties prenantes

Si nous devions retenir quelques éléments de cet article, ce serait que l’Industrie en France a perdu depuis les années 80, près de la moitié de ses effectifs. Le manque de compétitivité, une certaine erreur de positionnement de nos produits et la taxation la plus importante en Europe sont en partie responsables de ce déclin.

Quelques perspectives peuvent être envisagées pour inverser cette tendance :

  •  Le citoyen consommateur a un rôle majeur de par son comportement, en privilégiant le « fabriqué en France » et en étant prêt à payer le prix pour un produit hexagonal. Le citoyen consommateur est un facteur clé dans l’encouragement de l’économie circulaire et l’achat à la source (circuit court) avec tous les effets économiques positifs sur l’économie locale (urbaine, régionale puis départementale).
  • L’Industriel, en sortant d’une stratégie économique et en allant vers une stratégie plus responsable qui place l’intérêt collectif au centre de ses préoccupations et en mettant en place des stratégies innovantes et créatives. Il doit rendre notre appareil industriel compétitif, en développant notamment des réseaux de fournisseurs locaux, la formation d’un maillage riche avec les écoles et les universités, et sur une base collaborative fondée sur la confiance avec les ETI et multi-métiers avec les PME, les MIC et indépendants afin de répondre aux nouveaux enjeux industriels, mais aussi à travers une politique de rétention des compétences qualifiées et niches en France. Le recrutement des hauts dirigeants des GE doit être encadré ou pratiqué dans le respect d’une éthique et d’une orientation citoyenne. Quelques industriels engagés défendent le tissu industriel français, notamment pour le textile, la fonderie et l’agro-alimentaire.
  • Le salarié, qui, face à la désindustrialisation, peut alerter et œuvrer pour protéger le patrimoine et le savoir-faire industriel. Pour exemple, des salariés de l’industrie, qui, depuis 2020, ont créé des sites qui référencent les licenciements en France, pour dénoncer la désindustrialisation via des licenciements et délocalisations selon eux (à titre d’illustration, le site Stop Licenciement : lien).
  • Le politique avec son pouvoir d’influence, ses possibilités de s’aligner au taux d’imposition Européen pour la production et de créer un cadre législatif, pour éviter que des multinationales transfèrent à l’étranger, leurs bénéfices issus de la production des entreprises françaises, en évitant de se soumettre aux impôts français. Imposant à ce que les technologies et brevets trouvés en France soient de propriétés françaises et ne puissent pas être emportés par une entreprise étrangère en cas de départ de celle-ci du territoire national. Mais aussi en réduisant les charges patronales trop anti-compétitives par rapport à d’autres pays. En construisant et en appliquant des lois de protection contre la concurrence déloyale (anti-dumping : sur les aciers chinois par exemple, ou les viandes de l’Amérique du Sud). En nationalisant les filières stratégiques (espace, défense, nucléaire …).