Goodyear Amiens : annulation de 6 plans sociaux devant les tribunaux !

Mickaël, ancien secrétaire du syndicat CGT de Goodyear Amiens nous raconte son parcours.

Mickaël a travaillé pendant 24 ans chez Goodyear comme ouvrier de production :

Mon travail consistait à ramasser les bandes de roulements qui arrivaient sur un immense tapis. Nous étions à l’époque 27 ouvriers sur la machine, la duplex, une énorme machine qui faisait 11.000 bandes de roulement en 8 heures.

Mon travail consistait à les ramasser et les déposer dans des chariots en forme de livre, c’est pour cela que mon poste était intitulé, booker.

Comment avez-vous appréhendé l’annonce du PSE et comment vous êtes-vous organisés ?

Quand l’annonce est tombée en septembre 2007, nous n’avons pas été surpris, les machines étaient usées (un peu comme les bonhommes) !

Nous entendions depuis longtemps que nous perdions des marchés parce que nous n’avions pas les bons équipements.

Goodyear avait acheté des usines en Pologne, Slovénie, Turquie, et investissait plusieurs centaines de millions d’euros par an sur ces sites, pendant que nous nous n’avions juste de quoi maintenir un outil très vieillissant…

Mais dès que l’annonce est tombée nous avons organisé une AG avec tout le personnel (plus de 1300) et nous avons décidé de mener la lutte sociale et juridique.

 Comment les salariés ont-ils réagi ? 

D’abord c’est le chaos même si on y est plus ou moins préparé et ensuite vient la période de s’organiser pour RÉSISTER  !

       

Quelles actions avez-vous mises en place ? 

Des grèves quand celles-ci étaient nécessaires, mais il fallait en faire le moins possible !

Des actions juridiques qui nous permis d’obtenir l’annulation de 6 PSE, encourageant les ouvriers à continuer de bosser et ne rien détériorer.

Produire pour venir expliquer à la juge que nous voulions continuer de bosser et ne pas faire l’inverse, ce qui aurait été un argument pour la direction.

Faire des assemblées générales non stop et surtout informer tous les jours le personnel, créer un contre  pouvoir efficace et les mettre en échec . 

 Ce type de résistance est-il encore possible aujourd’hui ?  

Oui ! la lutte est encore possible, elle est d’ailleurs vitale, car sans cette lutte l’histoire est déjà écrite ! Il y a eu des modifications énormes dans le code du travail qui permettent aux entreprises d’aller très vite mais, dès que la résistance s’organise, ils sont déstabilisés, alors Oui c’est encore possible et partout où c’est organisé il y a des victoires ! 

Retrouver l’article de Médiapart  et les témoignages des élus